Le chemin oublié

Photo lo Secadorier

Il ne se découvre que de hasard. Lors d'un égarement. Une perte du sens de l'orientation. Une soudaine pensée qui vous a emportée hors du sentier poursuivi. Poussant quelques taillis pour explorer un peu plus loin, découvrir quels furent ces lieux abandonnés, il apparaît. Tracé entre deux murettes de pierres. Grimpant allègrement vers des sommets inconnus. Le sol pavé plus que de bonnes intentions. Des pierres alignées de champ en font un déambulatoire agréable et charmant. Cette sente originale se perd soudain sous un taillis de bruyères qui s'étale dans la lumière, chapeauté par des rameaux de chênes verts qui le couvrent d'une ombre protectrice et impénétrable. Parfois une ronce en interdit l'accès, comme si la nature propriétaire, voulait se défendre contre les intrusions malignes. Garder ainsi intacte la trace des anciens qui l'ont maintes fois arpenté. Un sac de châtaignons sur l'épaule. Un fagot sur la tête. La houe ou le bigos à la main et un panier au coude. Une horde de chèvres en nettoyaient les rives. La mule ou l'âne portant quelque faix vers des destinations mystérieuses ? Ce chemin ne vit plus que pour l'archéologue qui ne s'en inquiète pas encore. Ce chemin de l'oubli ne conduit nulle part. Il s’est perdu en route…