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MAISON DU CAROUX

Le Saut de Vézoles.

18 Mars 2023, 17:19pm

Le Saut de Vézoles.

Le Saut du Vézoles ne se laisse pas conquérir aisément malgré les mille marches posées naguère par des prisonniers en mal d’occupations… en cette saison des milliers de jonquilles s’y épanouissent partout, sur les moindres interstices ; sur les parois les plus verticales, sur les terrasses accrochées en balcons sur les falaises, et pour égayer le sentier inondé de mille rus

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Le Pas de Fontenille

18 Mars 2023, 16:38pm

© L.A.

© L.A.

Le pas de Fontenille, ancien itinéraire des Pradals à La Calmette, s’élève par enjambées nonchalantes sur les pierres de son pavage grossier. Reconquis de haute lutte par des sauveurs d’itinéraires oubliés, ce sentier dégage un élan mystique accédant aux sommets pour les âmes qui défaites de son oubli erraient, fantômes contrariés, dans sa majestueuse forêt de chênes. Oubliant les criailleries des paons de Bardou, il atteindra bientôt la quiétude de saint Martin du froid, chapelle sentinelle d’un cimetière wisigoth.

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Repaissada (cançon)

26 Février 2023, 10:45am

Salcissa sul brasuquet  © Luc Azaïs

Salcissa sul brasuquet © Luc Azaïs

Per faire brava repaissada

Caliá emplenar lo topin

Se pas plànher de la jornada

Aver fach fuòc de bon matin,

Remenar la granda padena

téner lenha jos la topina

Mas a la fin

Tasta lo graton fin !

 

repic :

La salcissa e lo melsat

L’aligòt e lo tripat

Cagaròlada e estofat

La pascada e la trocha al lard

Lo pòrc negre e lo fraissinat

Lo cambajon qu’es pas bandat

Lo cal butar amb un veirat

Passa lo piòt encastanhat,

La sopa a l’alh

E bufa lo mistral !

 

 Ara regim es de sason

Cal manjar mens que de rason

Repotegar contra lo gras

E subretot tuar lo vèrm !

Ambe la gota ? I pensatz pas

Es la quimia qu’a lo poder

Lo viu sustot !

Que crèbe de pertot:

 

Erbicidas, fongicidas

Fongicidas, raticidas,

raticidas, pesticidas

pesticidas, erbicidas

Un bon fotral

Òsca lo natural

 

  E per faire bona mesura

Caçar micròbis, bactèris,

En mai fòrça bactericida

Que renovarà l’aiga pura !

E se lo talent se morís

La sciéncia serà pas marrida

Procediment tresmuda l’aliment !

 

Serà cambiat, apertisat,

pastorisat, javelisat

Aquò es bon per la santat

Serà cambiat, edulcorat,

encolorat, plastificat

Aquò es bon per lo mainat !

Per lo gojat,

Repais m’as colhonat !

 

Urosament, es pas fotut

Ai un amic un pauc borrut ;

Venetz, seretz pas decebuts

Que sa cosina es salutosa

E mai qu’aquò es saborosa

Repaissada serà gostosa

Lo tastafin trapa lo graton fin !

 

al repic : (La salcissa e lo melsat…)

Lo Pelon

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"Caroux, Montagne de Lumière"

12 Février 2023, 13:31pm

Participants: Maurice Chauvet, Donadieur de Lavit, Jean Prioton, Chanoire Giry, Pierre Granier

Participants: Maurice Chauvet, Donadieur de Lavit, Jean Prioton, Chanoire Giry, Pierre Granier

"Jean Giono a écrit: « Comme les hommes, les pays ont une noblesse qu'on ne peut connaître que par l'approche et par la fréquentation amicale ».

Rien de plus vrai, si je songe au Caroux; car ü est noble et ü appelle l'amitié.

Noblesse de son architecture, de ses lignes d'une extraordinaire pureté, tel qu'il apparaît du promontoire biterrois, de la colline d'Ensérune, du clocher de Capestang ou de la grande plaine ou l'Orb ondule alors qu'aux flancs des coteaux vignerons le bouillonne-

De leur sommet on plane sur un monde irréel et inhumain.

Du belvédère du Caroux se révèle au contraire, à l’œil ébloui, un fragment terrestre qui est un lumineux morceau de l'empire du soleil. Des lointaines Pyrénées au delta rhodanien, des anses cata­lanes aux plages sans fm de Camargue, du Canigou planant sur le ruissellement des fraîches eaux du Roussillon maraîcher au Ventoux dont l'étrave pierreuse fend le souffle du Mistral hurleur, le regard ne connaít pas d'autres bornes. En bas, dans la conque de clarté que la mer borde de son orbe immense et bleu, trente siècles d'histoire offrent, des Matelles à Ensérune, de Saint-Guilhem-le-

Désert à Fontfroide, de Narbonne et Béziers romaines à Montpellier, Sète et Pézenas filles du grand siècle, d'Agde la grecque à Frontignan la pétrolière, des pierres romanes aux docks portuaires, des donjons roussis par les flammes de la Croisade aux tours de flammes et d'argent du bassin de Thau, des sveltes cathédrales gothiques aux blanches constructions des clíniques modernes, des universités et cooperatives vitícoles, trente siècles offrent, c'est bien vrai, le spectacle de la prodigieuse aventure des hommes d'Oc poursuivant depuis trois millénaires le cours de leur destin.

C'est pourquoi le mont Caroux brille comme un flambeau sur l'Occitanie. Et de mème que « le grand magnolia », ainsi que Verdaguer appelle le Canigou, est la montagne sainte de nos frères catalans; que l'Aigoual de Chamson demeure le Thabor des vallées cévenoles; que le Ventoux, de Pétrarque condense au-dessus de la Provence les souffles poètiques de la « terre d'Amour »; de mème le Caroux verra monter, avec le regard des garçons et des filles de chez nous, un hymne de joie et d'allégresse, car les poetes, déjà, lui ont donné son nouveau nom : Montagne de lumière."

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Lundi 14 août.

2 Février 2023, 12:20pm

Les Aiguilles se découvrent  © Lo Secadorièr

Les Aiguilles se découvrent © Lo Secadorièr

L’arête des Luttes émerge des chênes verts. Gris clair. Peu de lichen. Une pente redressée, parcourue de prises généreuses. Des échappées vers la vallée à couper le souffle. Dans sa hauteur, les gorges se dévoilent. Les aiguilles  se découvrent peu à peu, puis la Main de Farrières. Sous la dalle, le précipice se développe à donner le vertige. Font Rouge se devine avec peine. La vallée regorge de lumière. Le fondu des couleurs ponctue le paysage  animé au premier éveil du martellement insolite d’un engin caché.

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LA MONTEE AU CAROUX.

24 Janvier 2023, 08:36am

LA MONTEE AU CAROUX.

Ouvrage à compte d'auteur de Jacques Bonnet.

MIDI LIBRE du 28/09/2011.

"Quand vient l'été, sur les crêtes du Caroux, de petits nuages blancs passent entre les rochers, ronds et paisibles comme des moutons… On peut marcher des heures sur ces crêtes, dans cet horizon, imaginer le bonheur qui est cela même : cette marche." Mathématicien et écrivain, Jacques Bonnet a publié : Les beaux compagnons, Le cheval cabré, La folie de Jérôme Cardan, La longue route de Jacob ben Ezra… Il est originaire de Lamalou-les-Bains et réside à Montpellier et à Colombières-sur-Orb.

Quatrième de couverture: extraits.

"Ce premier juillet 1944, Gilles a quatorze ans..."Nous voici à la veillée, quelqu'un raconte une histoire.

Cela se passe dans les Hauts Cantons de l'Hérault, entre 1942 et 1945.

... on enttre par effraction, puis par complicité dans les histoires des résistants... du maquis de Douch...."

 

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La Salamandre.

11 Janvier 2023, 10:27am

Salamandre © André Théron

Salamandre © André Théron

O “Blande, Alabrène, Salamandre, quel que soit le nom que vous vouliez lui donner, peu d’animaux furent considérés avec autant de pouvoir que ceux qu’on t’a prêtés.

Tu éteignais le feu, tu vivais dedans, tu le mangeais, tu pouvais empoisonner toute l’eau d’un puits, si tu y tombais dedans. Si tu montais sur un poirier sauvage, ou un pommier greffé, tu empoisonnais toute la récolte. Il te suffisait de souffler ton haleine au visage de quelqu’un pour le faire gonfler jusqu’à ce qu’il en explose, même s’il s’agissait de tout un troupeau de bœufs. Dans des pays lointains, tu faisais des cocons et le fil que l’on tissait servait à fabriquer du tissu ignifuge. Tu avais pour demeure l’Etna et le Vésuve, tu suais de l’huile bouillante, et tu crachais de l’eau-forte. Tu pouvais t’installer dans le foyer et remplacer le bois qui brûlait. On n’avait plus besoin d’allumette, tu allumais tout de ton souffle. Et quoi d’autre encore… Tout un tas de choses plus terribles ou plus extraordinaires les unes que les autres !

Eh bien non ! Pas de puissants pouvoirs, pas l’ombre de la moindre immunisation contre le feu.

Cependant aucune bête ne mange de salamandre. Pas de prédateur, mis à part l’homme (qui est toujours un peu cinglé).

Mais alors, me direz-vous, si la salamandre n’a pas de pouvoir mystérieux, pourquoi conter son histoire ? Eh bien, justement, je vais vous parler de cette bête, qui a trouvé refuge dans le ravin que vous connaissez tous. Je veux parler des rives du ruisseau d’Arles, qui passe à côté de l’école du village de Colombières, celui des gorges. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’avant...

- Avant ? Mais quand ?

- Et j’en sais rien, peuchère ! Avant, je n’étais pas né ! Mais l’eau qui court m’a conté le récit. Car il suffit d’ouvrir les oreilles et d’écouter pour avoir un sac débordant d’histoires.

Et comment la salamandre pouvait résister, sans nager, sans se déplacer beaucoup, avec tous les prédateurs qui la voulaient manger. Eh bien voilà, elle ne pouvait pas ! Elle se faisait dévorer par les serpents, les oiseaux qui la repéraient depuis le ciel, les renards et les sangliers ; en un mot par tous les animaux qui étaient susceptibles de la croiser en chemin. Surtout qu’au début, les salamandres n’étaient ni jaunes et noires, ni toutes noires, non. Elles étaient jaunes. Aujourd’hui on parle de jaune fluo. Pauvre bête, voilà une tenue de camouflage de première. Les pauvres! Les salamandres se faisaient manger chaque fois qu’elles montraient leur nez dehors. Certains disent que, comme elles sont cousines des crapauds dont je vous ai parlé, elles étaient restées dans une gangue d’argile qui les avait protégé du soleil, et qu’elles n’en sortirent tranquillement que lorsque la pluie tomba sur les montagnes du Somail. Et que le feu, qu’elles portaient en elles à l’aube des temps géologiques, fut simplement changé en un jaune qui colora toute la peau.

Ce qui est certain, c’est que jamais aucune salamandre n’a craché de feu de sa vie. Elles ne faisaient peur à personne et se faisaient dévorer par les animaux sauvages des bois et des landes. Si vous aviez été une salamandre, vous, qu’est-ce que vous auriez fait ? Sans doute comme elle fit. Vous vous seriez cachés en attendant des temps meilleurs.

Et vous seriez descendus dans un lieu si étroit que, ni héron ni renard de puisse vous dénicher. Celles qui ne firent pas ainsi, se firent manger. Mais la dernière famille qui restait, se cacha au fond du ravin d’Arles, là où aujourd’hui on a bâti l’école. A l’époque, on pouvait voir une faille dans la roche qui empêchait les autres animaux d’y pénétrer profondément. Cela créait une grande caverne pour y abriter une famille de salamandres. Cette faille se trouvait près de l’eau mais suffisamment éloignée pour ne pas noyer les salamandres qui s’y dissimulaient. La nuit, elles sortaient pour trouver quelque nourriture, puis elles retournaient dans la fente du rocher pour se rendormir. Et cela aurait pu continuer longtemps de la sorte, sauf que, dans la faille, quelque chose pénétra et se colla aux salamandres endormies.

Vous vous rappelez que les champignons minuscules, que nous appelons mycélium avaient envahi le monde et contaminaient tout le vivant sur terre.

La salamandre trouva un moyen de se débarrasser des champignons. Une sudation de la peau, un alcaloïde méconnu. Vous avez entendu parler que de la nicotine, si vous êtes fumeurs, fumeurs de tabac. Et du LSD ; Lucie dans le ciel avec son collier de diamants, comme disent les Beatles, si vous avez envie de faire des rêves tout éveillés. Pour moi, c’est la poésie qui me fait rêver plus que la Marie avec la Jeanne. Il me faudrait y réfléchir un peu plus, pour la mettre en pastilles ! Je parle de la poésie ; je deviendrais aussi riche qu’Arnaud Bernard, pas celui de la place de Toulouse, celui qui ne sait plus quoi faire de ses sous.

Mais l’unique pouvoir dont dispose la salamandre n’est qu’un peu de poison sur sa peau, de façon à lui ôter les moisissures. Et rien de plus, mon pauvre ami ! Comment fit-elle ?

Comme sa peau, qui était jaune (fluo) était sans doute un reste du feu de dragon (il faut bien qu’il y ait quelque chose de vrai dans une légende), elle échangea la couleur contre un peu de poison qui resta collé à sa peau. La moisissure s’en alla, et la salamandre fut sauvée. Et même à plusieurs titres.

C’est-à-dire ? C’est-à-dire que depuis que sa peau est enduite de poison à chaque fois qu’un prédateur mange une salamandre, il est si malade qu’il apprend à ses petits à ne jamais la tenir pour proie. Imaginez le premier renard qui voulut manger une salamandre, il l’eut vite recraché. Car le poison lui fit enfler la mâchoire au point qu’il ne put ni japper, ni avaler une souris de longtemps. Et donc, comme je l’ai dit plus haut, aucun animal ne mange de salamandre. Aucun prédateur, à part l’homme (qui est toujours un peu cinglé). Quant au mycélium, il se tient loin des salamandres, autant qu’il le peut.

Les salamandres sortirent donc de leur faille dans le ravin d’Arles, et colonisèrent les alentours. C’est ainsi que l’on peut en voir un peu partout dans le coin désormais.

Vous ne me croyez pas ?

Vous savez pourtant que les salamandres ne sont plus jaune fluo. Elles sont tachetées de jaune et de noir. Et certaines sont toutes noires. C’est bien qu’elles ont pris la couleur de leur peau pour la transformer en poison. Certaines ont eu besoin de la moitié du jaune, et les autres ont eu besoin de tout.

Vous pouvez aussi taper sur votre ordinateur (ou sur ce que vous vous collez à l’oreille), et vous découvrirez que beaucoup de ce que je vous ai raconté est vrai, et attesté par Wikipédia :

D’abord aucun prédateur n’ennuie une salamandre. Ensuite la moisissure ne l’atteint pas. Pour finir, demeurer cachée sous les feuilles ou dans une fente de la roche lui convient fort bien. C’est sans doute parce qu’elle y est restée fort longtemps, quand elle avait peur de se faire dévorer par un sanglier ou d’être avalée par un héron cendré.

Et cric et crac, la salamandre se cache sous le sac. Et crac et cric, mon conte est bien fini.

Lou Pelou, 6 janvier 2023

 

 

 

 

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La Blanda

7 Janvier 2023, 12:16pm

Ruisseau d'Arles 2003. © Lo Secadorièr

Ruisseau d'Arles 2003. © Lo Secadorièr

O, Blanda, Alabrena, Salamandra, cal que siá lo nom que voldretz li balhar, pauc de bèstias foguèron consideradas clafidas de poder, coma tu !

Atudavas lo fuòc, viviás dedins, lo manjavas, podiás empoisonar tota l’aiga d’un potz se tombavas dedins, se montavas dins un perostièr o un pomièr dometge, empoisonavas tota la frucha. Te sufisiás d’alenar ton buf dins la cara de qualqu'un per lo faire coflar fins qu'espetèsse e mai tot un tropèl de buòus. Dins de luenchencs païses, fasiás de cocons e lo fial d’aqueles te fasiá un teissut ignifug. Demoravas tanben dejós l’Etnà e lo Vesuvi, susavas de l'òli bolhenta e escupissiás de l'aiga-fòrt. Podiás te metre dins lo fogairon e remplaçavas la lenha. Ni mai, òm avia pas besonh de prendre una aluqueta, fasiás tot calfar soleta. E ba te sabi ! Tot un fotral de causas totas mai formidablas, mai extraordinàrias las unas que la autras !

E ben, nani, pas cap de poders formidables, pas brica d’immunizacion contra lo fuòc. Mas, ara, pas cap de bèstia la manja pas. Pas cap de predator, levat l'òme (qu’es totjorn caluc).

E ben me diretz lèu, se la blanda a pas cap de poder misteriós per de que ne'n faire un conte alara ? E ben, justament, me'n vau vos parlar d’aquela bèstia per que foguèt protegida per lo vabre que coneissètz totes, vòli dire las ribas del riu d’Arles que passa a costat de l’escòla del vilatge de Colombières, lo de las gargantas. Per que, çò que sabetz benlèu pas, es que, abans ! Abans, quora ? E o sabi pas, pecaire ! Abans, èri pas nascut ! Mas l’aiga del riu que davala me contèt l'istòria. Per que sufís de dobrir las aurelhas e d’escotar e n’auretz una biaça comola d'istòrias.

E cossí la blanda podiá resistir, sens nadar, sens bolegar de tròp a totas las bèstias que l'aurián lèu manjada. E ben, podiá pas plan. Se fasiá manjar per las sèrps, los aucèls que te la vesián dempuèi lo cèl, las guèines, e los singlars, en un mot per totas las bèstias que la podián crosar pel camin. Subretot qu’a la debuta las blandas èran pas jaunas e negras, o totas negras, non. Èran jaunas, diriatz d’uèi jaunas fluò. Pecaire te disi pas la tenguda de camoflatge que te fa. Pauras ! Se fasián manjar a cada còp que metián lo nas defòra. D’unes dison que, coma son cosinas dels grapauds que vos ai contat l'istòria, èran demoradas dins una ganga d'argila que los avian protegit del solelh e que davalèron doçament quand la pluèja tornèt sus las montanhas del Somalh. E que lo fuòc que portavan en elas a las aubetas dels temps geologics, foguèt pas transformat qu’en una color de pel tota jauna. Çò solide, es que pas jamai una blanda a pas escopit de fuòc de sa vida. Fasián pas paur a degun e se fasián manjar per tota la sauvatgina dels bosques e de la landa. S’aviatz estats una blanda vos, cossí auriatz fach ? E ben saique coma la blanda. Vos seriatz amagats en esperar de temps melhors.

E auriatz davalat dins un endrech tant estrech que pas cap de guiraud ni mai de mandra vos posquèsse desnisar. Las que faguèron pas aital se faguèron manjar. E la darrièra familha que demorèt s’escondèt dins lo vabre d’Arles, a l’endrech que, d’uèi an bastit l’escola. A l'epòca i aviá una fendascla de la ròca qu'empachèt las autras bèstias de penetrar prigond e que te fasiá una caforna polida per una familha de blandas. Aquela fendascla èra prèp de l’aiga, mas sufisentament alunhat per negar pas la blandas amagadas. La nuèit sortissián per trapar qualque mangiscla, puèi se tornavan dins la fendascla de la ròca a s’aconsomir. Auriá poscut demorar longtemps aital, levat que, dins la fendascla, quicòm dintrèt e empeguèt las blandas endormidas.

Vos sovenètz que los cogamèls pichonèls, que disèm micèli, avián envasit lo mond entièr, e portavan tòrt a tot çò que viviá sus la Tèrra.

La blanda ela, trapèt un biais de se desempegar dels cogamèls. Un suc de la pèl, un alcaloïde pas tròp conegut. Que vosaus avètz pas ausit parlar que de la nicotina, se sètz tubaires, vòli dire tabataires. E lo LSD, la Lucia que monta dins lo cèl ambe son colar de diamants, coma dison los Beatles, se n'avètz enveja de somiar desrevelhats. Per ieu, la poesia me fa somiar mai que la Maria ambe la Joana. Me caldriá soscar mai per te la metre en pastilhas, la poesia, e vendriái lèu mai ric qu’Arnaud Bernat, pas lo de la plaça de Tolosa, lo que sap pas que faire de sos sòus.

Lo poder unenc que trapet la blanda es pas qu’un pauc de poison sus sa pel per espolsar lo mosit. E pas mai, paure !

E cossí faguèt, la blanda ? E ben coma la pel, qu’avia jauna (fluò) èra benlèu un resquit del fuòc de dragon (cal ben que i aguèsse un quicòm de verai dins una legenda), escambièt sa color contra un pauc de poison que li demorèt sus la pèl. Lo micèli se sauvèt e la blanda foguèt salvada. E mai d’un còp.

Mai d’un còp ! Per de que ? Per que desempuèi qu’a de poison sus la pèl a cada còp qu’una bèstia manja una blanda ne’n tomba tan malaut, qu’ensenha a sos enfants de la manjar pas jamai.

Imaginatz la prumièra mandra que volguèt manjar una blanda, l’escupiguèt lèu que li faguèt coflar la maissa tan que poguèt pas mai japar, nimai engolir una mirga d’un brave momenet. Çò que fa que, coma l’ai dich pus naut, pas cap de bèstia manja pas pus de salamandra.

Pas cap de predator, levat l'òme (qu’es totjorn caluc).

E lo micèli se ten alunhat das blandas, tan que pòt.

Las blandas sortiguèron de la fendascla del vabre d’Arles e tornèron envasir los autres cantons. Es aital que ne’n podetz trapar un pauc pertot dins lo país, ara.

Me cresètz pas ? E ben sabetz plan que las blandas son pas pus jaunas fluò. Son macadas de jauna e de negre. E d’unas son totas negras. E ben, es per que an pres la color de la pel per la transformar en poison

N’i a qu’an agut besonh de la mitat del jauna e d’autras li calguèt tot pardi !

E puèi, avètz pas que de tustar sus vòstre ordenador (a mai lo pega-aurelha), e veiretz que plan de causas que vos ai contat son vertadièras, atestadas per Vikipedia : e, çò prumièr, que pas cap de bèstia vòl manjar de blanda, çò segond que lo micèli l’embèstia pas, çò tresen que li agrada a la blanda, de demorar amagada dejós de fuèlhas o dins una fendascla de la ròca. Es per que i demorèt fòrça temps, quand avia la peta de se faire manjar per lo singlar o lo bernat pescaire.

E cric e crac la blanda s’amaga dejós lo sac, e crac e cric lo meu conte es finit.

Lo Pelon, 6 de genièr 2023

 

 

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La Croix de Raspalhac.

1 Décembre 2022, 12:01pm

Croix de Raspaillac © Lo Secadorier

Croix de Raspaillac © Lo Secadorier

La Croix de Raspalhac.

L'histoire commence ici, à Raspalhac, avec ses dolmens dispersés sur le Carcadal, son village protohistorique accroché à la paroi vertigineuse, inaccessible .

Le hameau quasi abandonné au siècle dernier… qui peu à peu se régénère autour de la croix.

Croix qui n’a rien à envier à la croix sculptée érigée en l’église issue de la « Commanderie Hospitalière de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem », (1174) dont la demeure remarquable jouxte le lieu de dévotion et y accédait par une entrée privative.

 

Voir la Bibliographie, in Wikipédia :

 

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La « Jaçe » abandonnée.

27 Novembre 2022, 09:32am

Publié par Secadorier

Jaça del Prat del pomièr ©Lo Secadorier

Jaça del Prat del pomièr ©Lo Secadorier

En limite de la châtaigneraie et de la hêtraie, une belle bergerie tient encore debout. Ses lauzes sont bien alignées sur la toiture. La mousse l’a colonisé. De-ci de-là, le lierre monte à l’assaut des murs bâtis de belles pierres à peine équarries. Sombres ou grises.

A ses pieds, un « pesquier » immense, étayé dès le mur de soutien de la « Jaçe du pré du pommier ». Toponyme oublié des cartes d’état-major modernes. L’eau s’y installe toujours depuis la source qui s’écoule en un mince filet encombré de pierres, de lichens, de branches mortes tombées des châtaigniers qui croissent alentours. Des escaliers volants rejoignent encore le fond de la réserve d’eau, attendant le berger qui le nettoiera ?

Le pré d’une belle étendue, en contrebas, n’est plus fauché depuis des lustres. Des sapins noirs ont poussé, semant la mort en ce lieu verdoyant ! En haut de la pente, bien au dessus de la « Jaçe », protégé du nord par un haut mur, des ruches rustiques et rupestres _par la lauze posée comme un couvercle_ attendent en vain l’essaim…

La porte entrebâillée laisse percevoir une longue pièce au sol jonchée de fumier. Courent le long des murs, façonnés dans le châtaigner, les mangeoires où sont encore accrochées entre les barreaux, des poignées de foin sec. A une cheville de la poutre attendent deux bourgerons d’un bleu délavé. Quelques lauzes sortant du mur invitent à grimper dans le pailler où une réserve conséquente espère le retour du troupeau.

Le vent dehors, reprend son chant alanguis ; il porte comme un son faible de sonnailles !

Lo Secadorier

 

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